Nom complet de la mesure
Interdire de fumer dans les lieux publics
Objectif
La population est protégée contre l’exposition à la fumée du tabac dans les lieux publics et les lieux de travail intérieurs.
Description
En optant pour une telle mesure, il n’est plus permis de consommer des produits du tabac dans les lieux publics fermés en dehors des espaces dédiés (fumoirs).
Une telle interdiction permet aussi de réduire la visibilité des comportements tabagiques et donc de contribuer à changer, notamment auprès des jeunes, l’image sociale du tabac : fumer n’est plus la norme.
L’interdiction de fumer dans les espaces publics fermés permet également de diminuer la consommation tabagique des fumeurs ; fumer nécessitant de sortir, voire de s’extraire momentanément d’un groupe social. Rappelons en effet que la grande majorité de la population ne fume pas.
Bénéfices pour la santé
Impacts positifs pour la santé :
- Amélioration durable de la santé et du bien-être physique, aussi bien chez les non-fumeurs que chez les fumeurs.
- Réduction des effets aigus de l’exposition à la fumée du tabac (irritations oculaires, maux de gorge, nausées, enrouements, exacerbations des difficultés respiratoires).
- Réduction des effets chroniques de l’exposition à la fumée du tabac (maladies cardiovasculaires, affections respiratoires, cancers du poumon).
- Diminution du nombre de consommateurs et du nombre moyen de cigarettes consommées.
- Diminution du nombre de jeunes entrant en consommation.
Efficacité
Différentes études ont démontré l’efficacité de cette mesure sur la santé. Au niveau des cantons, une année après l’entrée en vigueur de chaque loi cantonale, les études montrent notamment les éléments suivants :
- Le nombre d’infarctus du myocarde a diminué de près d’un cinquième dans le canton des Grisons. La baisse est particulièrement marquée chez les non-fumeurs car ils sont désormais moins exposés à la fumée passive (Trachsel et al., 2010).
- Une amélioration des fonctions respiratoires et du bien-être physique aussi bien chez les non-fumeurs que chez les fumeurs a été constatée dans le canton de Vaud, tout comme une amélioration durable de la santé du personnel de la restauration (Durham et al., 2011).
- Une diminution de 19% des hospitalisations de résidents genevois pour affections respiratoires a été constatée dans le canton de Genève, tout comme une réduction de 7% des hospitalisations pour infarctus du myocarde. L’évitement de plus de 100 hospitalisations et de 18000 journées d’hospitalisation par an aurait ainsi été réalisé (Humair et al., 2011).
Eléments à prendre en compte
Afin d’assurer la mise en place d’une telle mesure et sa bonne mise en oeuvre, les éléments ci-dessous doivent-être considérés :
- Opinion publique favorable et soutenante
- Engagement politique fort des autorités
- Action/politique intersectorielle (économie, santé publique)
- Application des mesures législatives avec rigueur et continuité
- Mesures de contrôle de la bonne application de ces mesures
Contexte suisse
Au niveau fédéral, la loi sur la protection contre le tabagisme passif existe depuis 2010. Elle interdit de fumer dans les espaces fermés accessibles au public et dans les espaces qui servent de lieu de travail à plusieurs personnes.
Cette loi est un premier pas vers une protection efficace de la population mais certaines exceptions demeurent (notamment la possibilité de cafés-restaurants ou bars fumeurs pour les établissements de restauration de moins de 80 m2 ; possibilité de fumoirs avec service ; possibilité de fumer dans les bureaux individuels sous certaines conditions).
Contexte vaudois
La loi vaudoise sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics de 2009 interdit de fumer dans les lieux publics ou accessibles au public s’ils sont intérieurs ou fermés. Cette loi met en place des dispositions plus strictes que la loi fédérale (elle interdit les établissements fumeurs et n’autorise les fumoirs que s’ils sont sans service ).
